La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) voit sa dotation financière augmenter de 10% pour 2026-2027, témoignant d’un rare consensus international autour de l’enjeu climatique actuellement objet d’une rare défiance dans le monde.
Pour un rendez-vous décrit par de nombreux experts comme plus procédural que décisif, les négociations climatiques intermédiaires de Bonn (Allemagne) organisées du 16 au 26 juin auront porté leurs fruits au-delà de toutes les espérances.
Elles ont débouché sur l’augmentation du budget de l’organisme climatique des Nations Unies. L’accord officiellement scellé à la fin des travaux acte une hausse de 10% pour la période 2026-2027 du budget de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Entrée en vigueur en 1994 après son adoption deux ans plus tôt, cette convention vise à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre (CO2) dans l’atmosphère à un niveau qui empêche une perturbation dangereuse du système climatique.
L’Accord de Paris adopté en 2015, constitue ainsi l' »instrument d’exécution » de ce « traité-mère », définissant les objectifs chiffrés, les mécanismes de suivi et les obligations concrètes des États.
Un renversement du leadership climatique mondial
La dotation financière de la CCNUCC est donc portée à 81,5 millions d’euros, contre 74 millions précédemment. Cette augmentation est d’autant plus significative qu’elle intervient au moment où d’autres agences onusiennes subissent des coupes drastiques dans leurs financements, notamment en raison de la réduction des contributions américaines sous l’administration Trump.
Peu soucieux de cette problématique, le président des États-Unis a quitté, dès son retour au pouvoir en janvier, l’Accord de Paris et suspendu les financements climatiques internationaux, créant un vide dans le leadership climatique mondial que la Chine entre autres, cherche désormais à combler.
L’accord relatif à la CCNUCC voit ainsi la contribution chinoise passer de 15% à 20% du budget total, selon Reuters. La deuxième puissance économique mondiale reste néanmoins à 2 points derrière Washington, traditionnellement premier contributeur avec 22% du budget.
Cette progression du financement chinois témoigne d’une volonté d’influence, alors que le pays, deuxième émetteur mondial de CO2, fait régulièrement l’objet de critiques sur son engagement environnemental.
Un optimisme prudent face aux défis croissants
L’absence des États-Unis, dont la fondation Bloomberg du milliardaire éponyme a promis de combler le financement à la CCNUCC, aux négociations de Bonn symbolise ce désengagement américain dans un contexte de rétrécissement des politiques climatiques à l’échelle mondiale.
Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC cité par Reuters, a salué cette augmentation comme « un signal clair que les gouvernements continuent de considérer la coopération climatique convoquée par l’ONU comme essentielle, même en période difficile ».
Il s’agit d’un effort crucial au moment où des scientifiques alertent sur le fait que l’objectif de la limitation du réchauffement à 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris, « n’est désormais plus atteignable ». Autant dire que les défis s’accroissent inexorablement sur le front climatique.