L’Union européenne veut faire durer nos smartphones

Bruxelles a déployé un système d’évaluation de la longévité des smartphones afin d’éviter aux utilisateurs d’avoir à les renouveler trop fréquemment. Un enjeu écologique majeur.

Conformément à un règlement entré en vigueur vendredi 20 juin 2025, l’Union européenne met en place des critères d’évaluation de la durabilité de tous les smartphones et tablettes commercialisés sur son territoire à partir de cette date, lesquels seront désormais inscrits sur une étiquette dédiée.

Sur celle-ci figureront un certain nombre d’informations qui devraient inciter les utilisateurs à conserver leur smartphone plus longtemps plutôt que de le changer aussi fréquemment qu’actuellement.

En effet, selon le baromètre du numérique publié par l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), en 2024, moins d’un utilisateur sur deux (48%) en France détenait son appareil depuis moins de deux ans, contre près de deux tiers (63%) en 2020.

Même si 27% des Français possèdent leur téléphone depuis trois ans ou plus – une hausse de 11 points en quatre ans –, cette fréquence de renouvellement reste plus élevée que la moyenne européenne, où les utilisateurs changent de smartphone tous les trois ans.

Une multitude de critères établie

L’étiquette affiche des informations sur la résistance aux chutes et à l’eau, la durabilité et l’autonomie de la batterie, ainsi que la facilité de réparation de l’appareil. Ces données sont synthétisées à travers cinq pictogrammes complétés par un QR code permettant d’accéder aux détails des évaluations.

Chaque critère fait l’objet de protocoles de test détaillés s’appuyant sur des normes harmonisées européennes. Pour la résistance aux chutes, les appareils les plus performants résistent à 270 chutes depuis une hauteur d’un mètre et obtiennent la note A.

Subtilité importante : un mobile à l’écran fissuré, mais demeurant utilisable n’est pas disqualifié, même si l’écran fait partie des pièces les plus souvent remplacées, comme le souligne Le Monde.

Concernant la batterie, les tests prévoient jusqu’à 1 400 cycles successifs de recharge – soit quatre à huit ans d’usage selon les habitudes – avant sa chute sous la barre des 80%, seuil de capacité résiduelle en dessous duquel une batterie est considérée comme significativement dégradée.

Pour une réduction des ventes de smartphones

L’étanchéité s’évalue grâce à la norme IP, dont les deux chiffres renseignent respectivement sur la protection contre les solides et les liquides. Le seuil minimal IP44 garantit une protection contre les gros grains de sable et les petites projections d’eau, tandis qu’un indice IP68 assure une résistance à l’immersion continue dans l’eau douce.

Exprimée sous forme de note de A à E, la note de réparabilité évalue principalement le nombre d’étapes nécessaires pour changer les pièces-clés du smartphone. Elle reste toutefois imparfaite, comme l’indique Thomas Opsomer de la plateforme spécialisée iFixit au Monde : « Décoller l’arrière d’un smartphone ne prend qu’une étape alors que c’est une opération longue et délicate« .

La Commission européenne vise ainsi, une réduction de 22% des ventes de smartphones en valeur d’ici 2030, non pas par une baisse de la demande, mais par l’allongement de la durée de vie des appareils.

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