L’Angleterre tire un trait sur le charbon

Le pays a fermé sa toute dernière centrale à charbon, dans un geste aussi symbolique que porteur de sens écologique.

C’est une page d’histoire qui se tourne outre-Manche. La centrale de Ratcliffe-on-Soar située dans le comté du Nottinghamshire, au centre-est de l’Angleterre, a été définitivement fermée, lundi 30 septembre 2024. L’initiative participe de la politique gouvernementale de sortie des énergies fossiles.

Le gouvernement vise en effet à produire toute son énergie électrique à partir de sources non fossiles d’ici 2030, un objectif ambitieux, mais de plus en plus nécessaire face au fléau climatique. Les conséquences du réchauffement climatique sont plus prégnantes chaque jour davantage.

Même si le mix énergétique britannique reste dominé par le pétrole et le gaz – deux sources d’énergie ultrapolluantes –, les énergies renouvelables gagnent rapidement du terrain, représentant déjà 40% de la production d’électricité, selon des chiffres du New York Times (NYT).

La fin d’une ère

« Il faudra développer beaucoup plus le renouvelable, l’éolien en mer… Il faudra s’assurer que le réseau de transmission de l’électricité peut supporter cet apport. C’est ambitieux, mais nous sommes nombreux à penser que c’est possible, avec de la volonté politique », estime auprès de RFI, Jess Ralston, employé au think tank Energy and Climate Intelligence Unit, à propos des ambitions vertes du Royaume-Uni.

Le nouveau gouvernement travailliste plus enclin aux initiatives écologiques ne devrait en tout cas pas ménager son effort. En attendant, la fermeture de Ratcliffe-on-Soar en fonction depuis 196, marque la fin d’une ère. Une ère désormais révolue où le charbon était le moteur de l’économie britannique.

« On parlait du roi Charbon. Notre révolution industrielle s’est basée sur le charbon : la génération d’énergie, toutes nos usines fonctionnaient au charbon », rappelle, un brin nostalgique, Ray State, ancien ingénieur ferroviaire autrefois employé à Ratcliffe, cité par RFI.

Les mines de charbon, disséminées à travers le pays, étaient le cœur battant de communautés entières. Mais cette gloire avait un prix : une pollution massive et des conditions de travail souvent dangereuses pour les mineurs.

Une première au sein du G7

« Le berceau de l’énergie au charbon tourne définitivement le dos au charbon », déclare Matt Webb, directeur associé du groupe de réflexion indépendant sur le changement climatique E3G, interrogé par le NYT, dans la foulée du déclassement de Ratcliffe-on-Soar.

Cette fermeture qui consacre la sortie du Royaume-Uni de la production énergétique via le charbon, est une première parmi les membres du G7. Une première qui devrait en inspirer d’autres au sein des pays dits développés.

Car cela montre qu’il est possible pour un pays industrialisé de se détourner complètement du charbon, ouvrant ainsi la voie à un avenir énergétique plus propre et décarboné.

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