La Californie attaque ExxonMobil pour « greenwashing » sur le recyclage du plastique

L’État américain accuse la multinationale pétrogazière d’avoir délibérément trompé le public pendant près de 50 ans sur la recyclabilité des plastiques.

La Californie passe à l’offensive. L’État du sud-ouest des États-Unis réputé pour ses politiques avant-gardistes dans la préservation du climat, a décidé de mettre ExxonMobil face à ses responsabilités sur le devenir des plastiques, en attaquant l’entreprise en justice.

La plainte déposée lundi 23 septembre par le procureur général Rob Bonta accuse le géant pétrolier d’avoir sciemment menti pendant des décennies sur la capacité de son secteur du recyclage à gérer les tonnes de déchets plastiques produits chaque année.

Le document de près de 150 pages indique que la stratégie d’ExxonMobil visait à rassurer le public sur l’absence de conséquences environnementales liées à la surconsommation de produits en plastique, tout en sachant pertinemment que c’était faux.

Le « mythe du recyclage »

Cette manœuvre trompeuse connue sous le terme consacré de « greenwashing », consistait selon la Californie, à : financer des campagnes publicitaires sur le recyclage tout en étant conscient de ses limites dans ce cadre ; faire pression contre toute réglementation visant à réduire la production de plastique.

Pire, le groupe américain basé au Texas aurait tenté de rejeter la responsabilité de la pollution résultant de sa production de plastique sur les comportements des consommateurs. Autant de faits décrits par Rob Bonta comme le « mythe du recyclage ».

Avec des dommages environnementaux et économiques considérables pour la Californie. L’État affirme ainsi que les actions d’ExxonMobil ont directement contribué à une crise majeure de pollution plastique sur son territoire. Les chiffres sont édifiants à cet effet, se révèlent particulièrement accablants.

Vers un procès historique ?

Ainsi, 2,7 à 3,3 millions de tonnes de déchets plastiques se seraient retrouvées dans l’environnement californien entre 1990 et 2022 ; cette pollution plastique aurait concerné entre 121 000 et 180 000 tonnes rien qu’en 2022.

Plus de 1 100 mammifères marins auraient par ailleurs été retrouvés empêtrés dans du plastique ou avec du plastique dans l’estomac au cours des 20 dernières années, selon la plainte.

Au-delà de ces dégâts écologiques, la plainte évoque le coût faramineux – plusieurs milliards de dollars – supporté par les contribuables californiens dans le but d’affronter la situation.

Alors qu’Exxon Mobil rétorque aux autorités californiennes de chercher un bouc-émissaire après avoir « failli dans leur mission », l’issue de cette action judiciaire annoncée pourrait faire jurisprudence et ainsi dissuader d’autres géants des énergies fossiles de continuer à nier leurs responsabilités environnementales.

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