Fashion Week Londres : Vinted et Oxfam pour une mode durable

Le site de vente de vêtements d’occasion Vinted s’est associé à l’ONG Oxfam pour organiser un défilé de mode responsable le jeudi dernier, au premier jour de la semaine de la mode de Londres qui a pris fin ce mardi 17 septembre. Baptisée Style for Change, cette opération a exposé des pièces d’occasion, chinées dans les entrepôts du collectif.

Le site de vente de vêtements d’occasion Vinted et l’association caritative Oxfam ont organisé un défilé de mode responsable le jeudi 12 septembre, au premier jour de la Fashion Week de Londres, qui s’est terminée ce mardi 17 septembre. Baptisé Style for Change, cette initiative s’inscrit dans le cadre du « Second Hand September » d’Oxfam, qui vise à promouvoir la consommation d’une mode plus durable.

Oxfam a trouvé le défilé « vraiment excitant ».

Bien entendu, Style for Change était consacré aux vêtements d’occasion. Bay Garnett, un pionnier de la mode durable, a sélectionné plusieurs pièces dans les entrepôts d’Oxfam pour cet évènement. Il y avait des robes fleuries, des tenues de travail tendance en double denim et des tenues de ville ludiques, entre autres. Plusieurs personnes ont pris part à ce défilé unique, témoignant de sa réussite. « Quand nous avons fait ce spectacle pour la première fois il y a huit ans, ce n’était vraiment pas comme ça », a déclaré Garnett à l’AFP. Oxfam a qualifié ce moment de « vraiment excitant ».

Oxfam veut apporter sa contribution à la transformation durable des industries de l’habillement

En s’associant à Vinted, Oxfam, qui réunit une vingtaine d’associations caritatives, veut contribuer à la promotion d’une mode plus équitable, plus responsable et plus respectueuse des droits des travailleurs et de l’environnement. Avec le défilé Style for Change, elle apporte sa contribution à la transformation durable des industries mondiales de l’habillement (vêtements et chaussures).

Ce secteur est responsable d’environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique, selon un rapport de 2018 du cabinet Quantis. Une autres étude, publiée en 2017 par la fondation Ellen MacArthur, estime que cette industrie pourrait représenter 26% des émissions carbone d’ici 2050. Au Royaume-Uni, les entreprises du textile jetterait environ 300 tonnes de vêtements chaque année.

Rares sont les marques britanniques qui ont fixé un objectif de réduction des émissions

Les marques de fast fashion comme H&M, Zara, Shein et Temu sont très populaires auprès des Britanniques. Ces entreprises vendent à une vitesse vertigineuse des vêtements bon marché, fabriqués en masse. Les clients s’empressent de les acheter pour finalement les détruire ou les jeter après les avoir portés souvent quelques fois seulement. Pourtant, il est possible de redonner une seconde vie à ces pièces, lors d’évènements comme Style for Change.

Ce genre de défilé vise à verdir quelque peu l’industrie britannique du textile. Mais les efforts de Vinted peuvent sembler maigres lorsqu’un géant comme H&M écoule des millions d’articles neufs. D’ailleurs, ces grands acteurs ne se préoccupent pas beaucoup des problèmes environnementaux. En effet, à peine 3,39% des 206 marques membres du British Fashion Council (BFC, la fédération britannique de la mode) se sont fixé un objectif de réduction des émissions, selon une étude de Collective Fashion Justice.

Les clients doivent ralentir leurs habitudes de consommation en général

Parmi ces marques, seules cinq ont un objectif aligné sur l’Accord de Paris. Ce dernier vise à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Fort de ces chiffres, la mode britannique fait office de mauvais élève comparée aux autres industries du Royaume-Uni. D’après des données récentes du Climate-Ready Index de l’assureur Aviva, 44% des entreprises d’Outre-manche ont mis en place un plan d’action climatique.

Les grandes entreprises du luxe doivent donner l’exemple pour susciter une prise de conscience collective dans leur secteur. Elles ont les moyens financiers pour mettre en place une stratégie de réduction de l’empreinte carbone. En attendant que ces marques franchissent véritablement le pas, Oxfam conseille de ralentir leurs habitudes de consommation en général. Chacun pourrait y parvenir en s’efforçant de cultiver un sens du style personnel avec les vêtements d’occasion.

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