En suède, la « reine des déchets » face à la justice

Le procès de Bella Nilson s’est ouvert le 3 septembre dernier à Sollentuna, dans la banlieue de Stockholm, la capitale suédoise. Il est d’ores et déjà qualifié de plus grand crime environnemental de l’histoire du pays.

En Suède voir au-delà, tous les yeux sont rivés, depuis bientôt deux semaines, sur une affaire judiciaire qui devrait tenir le public en haleine pendant les neuf prochains mois. Pour cause, elle met en évidence ce qui apparaît pour beaucoup, comme le plus grand scandale écologique jamais organisé dans le pays.

Les accusés – au nombre de 11 – sont notamment soupçonnés d’avoir illégalement collecté et enterré plus de 200 000 tonnes de déchets toxiques sur 21 sites différents à travers la Suède entre 2018 et 2020, jetant aux orties les conséquences potentielles sur l’environnement et la santé humaine.

Au cœur de l’affaire, l’entreprise de traitement des déchets baptisée « Think Pink » en référence à ses sacs de collecte de couleur rose, auxquels l’ensemble des Suédois avaient fini par s’habituer à force de les côtoyer dans les rues.

Le pot-au-rose révélé par les cendres

La société avait tout pour plaire : une mission noble – le recyclage et le traitement des déchets à moindre coût – et une image de marque particulièrement attrayante. Les Suédois, sensibles aux enjeux environnementaux, l’ont ainsi rapidement adopté cette entreprise, faisant notamment d’elle l’entreprise à la croissance la plus rapide du pays.

Sa responsable Bella Nilson aujourd’hui rebaptisée Fariba Vancor, notamment après le divorce avec son mari lui aussi sur le banc des accusés, croulait sous les récompenses, fière de son surnom de « reine des ordures ».

Jusqu’à l’effondrement en 2021, de château bâti sous des fondations insalubres. Plusieurs déchetteries ont notamment pris feu dans le pays, dont un dans la banlieue sud de Stockholm, que les autorités mettront près d’une semaine à éteindre.

« Je n’ai jamais rien vu de tel »

Au cœur de ces déchets sauvages ? Des niveaux nocifs d’arsenic, de dioxines, de zinc, de plomb, de cuivre et de produits pétroliers, à en croire les enquêteurs de police, dont le rapport s’étend sur 50 000 pages.

« Il y a tellement de traces de conversation, de messages et de mails envoyés. Je n’ai jamais rien vu de tel. Environ 4 000 mails dans un seul ordinateur », a déclaré la procureure en chef Linda Schön, à l’ouverture du procès.

Face à ces accusations accablantes, la « reine des ordures » affirme avoir agi en conformité avec la législation et se pose en victime d’un complot orchestré par des concurrents.

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