Le militantisme écologique se radicalise.

Militantisme écologique : le radicalisme trouve-t-il un écho favorable parmi les Français ?

Ces dernières années, le militantisme écologique est devenu très violent, face à l’inaction des pouvoirs publics. Il s’exprime désormais par des blocages de routes et d’entreprise, par l’interruption d’évènements sportifs ou l’occupation de zones naturelles menacées. Si ces opérations sont reprouvées par les principales cibles, elles ne le sont pas pour autant par la population. C’est ce qu’indique le Baromètre Écologie Environnement publié la semaine dernière par The Conversation.

Depuis quelques années, les mouvements écologistes sont accusés d’extrémisme par certains. Leurs détracteurs n’hésitent plus à les traiter de tous les noms. On les qualifie par exemple d’éco-terroristes et de gourous de l’écologie. Des termes très péjoratifs qui tendent à remettre en cause la noblesse de leur lutte.

Les manifestations, meilleure expression du militantisme écologique

Mais les résultats de la première vague du Baromètre Écologie Environnement, publiés dans The Conversation la semaine dernière, montrent que les Français comprennent et approuvent largement les modes d’actions des organisations écologiques comme Extinction Rebellion. Selon cette enquête, 74 % de nos compatriotes trouvent tout à fait ou plutôt acceptable les manifestations, l’une des formes de revendications les moins violentes. Aussi, 67 % d’entre eux considèrent normal de bloquer une entreprise polluante.

Classes moyenne et moyenne supérieure du même avis 

De même, 61 % des personnes interrogées reconnaissent la légitimité d’occuper une zone naturelle lorsque celle-ci est menacée. Ce résultat parait d’autant plus surprenant que les lignes de clivage n’existent pas. Ainsi, les classes moyenne et moyenne supérieure ont le même taux de perception. Par exemple, les ouvriers et employés soutiennent le blocage d’entreprises polluantes à 67 %, et les cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS) à 62 %.

Les agriculteurs moins d’accord avec certaines formes de militantisme écologique

Les CPIS sont également favorables à 60 % à l’occupation de zones naturelles menacées, les ouvriers et employés à 61 %. Toutefois, parmi les classes moyennes, les agriculteurs approuvent moins ces méthodes. En effet, 54 % cautionnent le blocage des entreprises polluantes et seulement 33 % l’occupation d’une zone naturelle menacée. Mais dans l’ensemble, les diplômes n’influent pas sur le taux de soutien. Ce constate discrédite l’idée d’un rejet du mouvement par les classes populaires.

Les militants LFI et EELV plus solidaires des écologistes radicaux

Cette opinion fausse repose sur le fait que les écologistes radicaux sont traditionnellement de jeunes diplômés et des urbains. A cause de cette étiquette, on les appelle péjorativement des « bobos ». Le Baromètre Écologie Environnement note en outre que l’engagement n’est pas nécessairement plus important chez les jeunes que chez les personnes âgées. Cependant, il diffère selon la sensibilité politique. Ainsi, près de 43% des électeurs de la majorité présidentielle (LREM, MoDem, Horizons) et 46 % des militants LR approuvent le répertoire des écologistes. Tandis que 80% des sympathisants de LFI et EELV (sans surprise) le soutiennent.

Les actions dans l’espace public pointées du doigt

Notons cependant que certaines actions suscitent moins d’adhésion. Notamment le blocage de routes, rejeté par 69 % des sondés, et l’interruption d’évènements sportifs reprouvée à 74 %. Les agriculteurs, ouvriers et employés sont majoritaires parmi cette population. Et cela se comprend. Il s’agit d’opérations indiscriminées, c’est-à-dire qui pénalisent tout le monde. Cette désapprobation conduira-t-elle les écologistes à abandonner leurs actions radicales dans l’espace public ? Pas si sûr.

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