Barclays a annoncé vendredi qu’il cesse de financer les nouveaux gisements de pétrole et de gaz de ses clients du secteur des hydrocarbures. Le groupe bancaire a adopté d’autres restrictions. Si les ONG environnementales saluent ces mesures, elles les jugent largement insuffisantes.
La banque britannique Barclays, reconnue comme le plus grand financier européen des combustibles fossiles, veut verdir son portefeuille. Elle a annoncé vendredi dernier cesser de financer directement les nouveaux gisements de pétrole et de gaz de ses clients du secteur des hydrocarbures. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une déclaration actualisée sur le changement climatique pour faire progresser sa stratégie en la matière.
Barclays appelle les clients à mettre en place des plans de transition
Barclays a indiqué qu’il voulait désormais se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique. C’est pourquoi, l’année prochaine, le groupe bancaire va restreindre ses prêts aux projets destinés à une expansion des hydrocarbures. Il dit aussi attendre des clients du secteur de l’énergie qu’ils élaborent des plans de transition ou des stratégies de décarbonation d’ici janvier prochain.
Barclays annonce des restrictions supplémentaires
Barclays souhaite que ces entreprises aient des objectifs de réduction des émissions de méthane pour 2030. Aussi, l’établissement impose des objectifs de neutralité carbone de court terme, d’ici deux ans, pour les émissions directes et opérationnelles (scope 1 et 2 des bilans carbone). Il compte introduire des restrictions supplémentaires sur le pétrole et le gaz non conventionnels, y compris le pétrole extra lourd.
Les ONG identifient des éléments pertinents, mais restent sur leur faim
Les ONG environnementales saluent ces nouvelles mesures, mais disent restées sur leur faim. C’est le cas de Reclaim Finance. L’organisation écologique note que la nouvelle politique de Barclays contient des éléments pertinents, notamment pour ce qui concerne la réduction des fuites de méthane et l’adoption de plans de transition à 2025. Cependant, elle déplore que les restrictions ne s’appliquent qu’aux nouveaux projets.
Barclays aurait manqué l’occasion de devenir un chef de file
Ainsi, Barclays devrait continuer de financer les entreprises du secteur des combustibles fossiles dès lors qu’elles sont déjà clientes. Reclaim Finance estime que la banque britannique manque une nouvelle fois l’occasion de stopper l’expansion pétrolière et gazière. Aussi, elle raterait l’opportunité de se placer en véritable chef de file avec une nouvelle politique énergétique plus ambitieuse.
La banque aurait ouvert la porte grande au financement des géants pétroliers et gaziers
Même son de cloche du côté de l’ONG Fossil Free London. Celle-ci pense que la stratégie révisée de Barclays laisse malheureusement la porte grande ouverte aux financements, à hauteur de plusieurs milliards, à de gros pollueurs comme Shell, Exxon et TotalEnergies. Make My Money Matter, une organisation militant pour les investissements éthiques, juge également l’annonce de Barclays « insuffisante en termes de portée et d’ambition ».
Le secteur bancaire multiplie les engagements
En révisant sa politique de financements des énergies, Barclays s’inscrit dans les pas d’autres grands établissements financiers européens. En particulier le Crédit Agricole, qui s’est engagé en janvier à ne plus financer de nouveau projet d’extraction d’énergies fossiles. Bien avant, en novembre 2023, BNP Paribas a indiqué qu’il n’investirait plus dans le charbon métallurgique, après le charbon thermique. Un mois plutôt, la Société Générale prenait aussi des engagements énergétiques.