Le transport maritime fait cap sur la neutralité carbone

Cinq des plus grands amateurs du monde promettent d’œuvrer pour une décarbonation totale du secteur à l’horizon 2050.

 

C’est un acte qui pourrait se révéler fondateur pour l’avenir d’un des secteurs les plus cruciaux du commercial international : le transport maritime.

 

Cinq armateurs, dont le français CMA CGM, l’Italo-suisse MSC, l’allemand Hapag-Lloyd, le sud-coréen HMM et le danois A.P. Moller-Maersk, ont annoncé leur intention de décarboner leurs activités d’ici le milieu du siècle actuel.

 

L’initiative dénommée « Engagements des acteurs publics et privés pour la décarbonation du transport maritime » a été annoncée le 1er décembre 2023 en marge de la dernière Conférence de l’ONU sur le climat (COP28) à Dubaï.

 

« Pour la première fois, nous ouvrons la voie à une décarbonation totale du shipping (transport de marchandises) en 2050, et j’y crois beaucoup », s’est enthousiasmé le PDG de CMA CGM, Rodolphe Saadé, dans les colonnes du journal Monde.

 

Transcender les rivalités

 

La démarche se veut en effet pionnière et au-delà des potentiels intérêts commerciaux de ces initiateurs. Car ces derniers sont tous en concurrence sur un même marché responsable de 90 % du transport de marchandises.

 

« Les armateurs européens sont moteurs de la décarbonation. Notre initiative est ouverte, et tous peuvent la rejoindre », indique Rodolphe Saadé, toujours au Monde. Il évoque un plan fondé sur plusieurs étapes.

 

Cela consiste notamment à respecter une trajectoire ambitieuse fixée par l’Organisation Maritime Internationale. C’est-à-dire : -30% d’émissions de CO2 d’ici 2030, -80% en 2040 pour atteindre enfin la neutralité carbone en 2050.

 

Ils insistent par ailleurs sur la fixation d’une date butoir commune au-delà de laquelle tous les nouveaux navires devront être propulsés par des carburants bas carbone encore très peu disponibles jusque-là, car plutôt coûteux à produire.

 

Rassembler davantage

 

Cela devrait commencer par le biométhane et l’e-méthanol, en attendant l’hydrogène ou l’ammoniac. CMA CGM, HMM et les autres peuvent compter sur la France, le Danemark et la Corée du Sud, également signataires de cette charte des armateurs.

 

Ces trois pays s’engagent à peser de tous leurs poids devant l’OMI pour l’harmonisation et l’uniformisation des règles environnementales applicables au transport maritime international. Cela permettra, à en croire le patron de CMA CGM, d’éviter que certains acteurs ne passent entre les mailles du filet s’agissant de la réglementation.

 

C’est assurément une bonne nouvelle pour le transport maritime comptant pour 3 % des émissions de CO2 dans le monde. Reste à fédérer plus d’acteurs autour de l’initiative.

 

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