Madrid appelle à davantage de contrôle des opérations de transfert de l’or noir en mer en expansion ces derniers mois afin de préserver les eaux des catastrophes environnementales.
Il faut renforcer le cadre de régulation des transferts de pétrole en mer. C’est ce qu’indiquent les autorités espagnoles en fin de semaine écoulée au comité juridique de l’Organisation maritime internationale (OMI), l’agence maritime par excellence des Nations Unies.
La demande consultée par Reuters est accompagnée d’une résolution appelant au traitement conséquent des inquiétudes face à l’augmentation des trafics entre pétroliers sur les eaux. Autrement dit, les transferts de navire à navire consistant pour deux bateaux à s’échanger leur contenu.
Un contenu qui pour la circonstance, se trouve être du pétrole. Avec tout ce que cela peut impliquer en termes de risques.
Expansion des opérations
Ces opérations encore appelées STS (pour ship to ship transfert en anglais) connaissent en effet une expansion ces derniers mois, selon l’Espagne. Le pays met notamment en exergue la Méditerranée et l’Atlantique comme plaque tournante de ce trafic. Un constat partagé par une récente enquête de Reuters sur le sujet.
De quoi décupler les risques d’accident susceptible de mener à des catastrophes écologiques. L’agence de presse britannique révèle ainsi avoir dénombré au moins huit « échouements, collisions ou quasi-accidents » entre navires transportant du brut au large de la Chine, de Cuba et de l’Espagne rien que l’année passée.
Soit le même chiffre que celui enregistré au cours des trois années précédentes. À l’origine de cette flambée figure le contexte géopolitique mondial marqué par la multiplication des « navires-fantômes » due aux sanctions occidentales contre la Russie, en représailles à son invasion de l’Ukraine.
Parer au pire
Le pire n’est jamais loin dans ce contexte. Bien que les eaux aient globalement été jusqu’ici épargnées. Reuters indique à cet effet que de nombreux observateurs sont hantés par le fait de revivre une catastrophe à l’image du déversement de l’Exxon Valdez dans le détroit du Prince William en Alaska en 1989.
« Nous exprimons notre volonté de soutenir toute initiative internationale visant à résoudre ce problème et, à cette fin, nous exhortons au niveau international des initiatives contre les opérations STS en dehors de nos eaux », a fait savoir une source proche des autorités espagnoles dans les colonnes de Reuters.
Reste à savoir si cette alerte suffira à mobiliser la communauté internationale sur cette question à plusieurs enjeux.