Face à la menace climatique, l’Occident et les États-Unis multiplient les initiatives afin de susciter l’adhésion de Pékin à la cause. Des intentions louables de part et d’autre, mais la réalité n’est pas simple.
Apprendre à coexister ou risquer de mourir ensemble comme des idiots. Cette phrase inspirée du célèbre discours de Martin Lutter King en 1968 sert manifestement de mantra aux acteurs en première ligne dans la lutte pour la planète. Face à cet enjeu d’une importance capitale, certains pays ont décidé de mettre de côté leurs divergences. La Chine accusée à souhait de tous les maux semble redevenir fréquentable, du moins à la lumière des derniers développements de l’actualité.
Opération séduction des États-Unis
Les États-Unis décidés à mener de nouveau le front pro-climatique après quatre années d’isolationnisme de Donald Trump, multiplient les initiatives internationales. Le pays va ainsi organiser sous l’impulsion de Joe Biden, un sommet virtuel sur le climat les 22 et 23 avril prochains. Au nombre des 40 États conviés figure la Chine. Si son président reste toujours silencieux quant à sa participation, l’invitation du pays à ce rendez-vous témoigne de la volonté de Washington de se rabibocher un tant soit peu avec un interlocuteur difficile à manœuvrer. D’autant plus que les points d’achoppement restent nombreux entre les deux parties.
Il s’agit notamment de la question des énergies fossiles dont la Chine représente encore un des grands acteurs à travers ses industries. Ce qui ne plaît pas aux Américains qui espèrent amener Pékin vers un processus rapide de décarbonisation.
L’Europe alterne le bâton et la carotte
Ce sujet relatif à l’empreinte carbone est également au cœur des discussions entre l’Europe et la Chine. Cette dernière a ainsi rappelé lors d’un entretien avec ses homologues allemands et français le 16 avril dernier, sa désapprobation totale de la stratégie de persuasion déployée par l’Occident sur cette question. L’Union européenne (UE) étudie en effet, la possibilité d’instaurer une taxe carbone sur son territoire. Certains produits provenant de pays non-respectueux de l’environnement se verraient ainsi privés du marché européen. Dans la ligne de mire de Bruxelles, la Chine qui n’entend pas se lasser faire. Xi Jinping a notamment mis en garde ses pairs contre la dérive de transformer la lutte pour le climat en offensive géopolitique.
Malgré la volonté affichée des uns et des autres, la perspective d’une union sacrée autour du climat est encore loin. Et c’est sans compter avec les autres questions tout aussi divergentes comme les droits de l’homme ou le bras de fer entre Washington et Huawei.